Sortie de crise façon Christine Lagarde : le recrutement des cadres en chute libre

Crise . Grosse inquiétude pour les jeunes diplômés qui arrivent sur le marché du travail.

Voilà qui contredit l’optimisme gouvernemental sur la reprise de la croissance en France.

Selon l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), 18 782 offres d’emploi seulement ont été publiées en juillet 2009 contre 27 179 en juillet 2008, soit une chute de plus de 30 %. Si cette tendance se confirmait, il n’y aurait, selon les projections optimistes effectuées par l’APEC, que 140 000 embauches de cadres cette année, soit un tiers de moins que l’an dernier, ce qui ramènerait, en la matière, la France à son niveau de 2005.

Tous les secteurs d’activité sont touchés à l’exception de la santé, du social et de la culture dont les offres d, pour la plupart publics, sont en hausse (+ 11 %).

Le phénomène le plus inquiétant pour l’avenir est la baisse des offres dans le secteur recherche et développement des entreprises qui, selon l’APEC, « avait bien résisté » jusqu’à présent à la crise. La cause principale en est « une dégradation notable de l’investissement des entreprises », notamment dans l’industrie. La conséquence la plus dramatique risquant d’être une aggravation du chômage des jeunes diplômés, sachant que six cent mille d’entre eux arrivent sur le marché du travail en septembre.

La France aura-t-elle, comme le Royaume-Uni, sa « génération sacrifiée » ? L’APEC ne peut, pour l’heure, que conseiller à ces jeunes de se tourner vers des entreprises qui embauchent encore, à savoir les multinationales qui se lancent dans les énergies renouvelables, les banques d’affaires et la grande distribution.

P. J., "L'Humanité" du 20 août 2009