Grippe A : le plan B du gouvernement contre la grogne sociale ?
Grave ou pas grave ?
La grippe A H1N1 mobilise médias et gouvernement depuis des semaines. C'est sûr que pour faire de l'audience et effrayer les citoyens, l'utilisation de termes comme "pandémie", "virulence" ou "virus" est efficace !
Pour l'heure, 2 100 personnes à travers le monde sont mortes de ce virus en plus de 6 mois.
Pour rappel, ce sont 500 000 morts par an qui sont imputables à la grippe saisonnière ! !
En France, 2,5 millions de personnes sont touchées chaque années par la grippe saisonnière et 4 000 à 6 000 français perdent la vie chaque année à cause d'elle malgré un nombre important de vaccinés (le vaccin est gratuit pour les plus de 65 ans et pour les métiers "à risque").
Pour la grippe A, on en est actuellement à une dizaine de décès, la plupart en Polynésie et concernant des personnes ayant d'autres problèmes graves de santé.
La seule crainte repose actuellement sur la contagiosité du virus.
Dans une hypothèse très pessimiste, 40 % des français pourraient être touchés. Ce chiffre parait quand même étrange quand on voit qu'au Mexique, pays de 110 millions d'habitants, seuls 22 000 cas et 200 morts ont été recensés depuis janvier alors que ce pays, le premier touché au monde, n'a pas encore le vaccin ! Même là bas, les chiffres les plus pessimistes tablent sur 1 million de malades supplémentaires d'ici la fin de l'hiver ! 1 sur 110 millions d'habitants soit 1 % ! !
Alors pourquoi cet emballement médiatique et politique ?
Si l'application du principe de précaution peut être une bonne chose, il ne faut pas exagérer non plus. Fermetures d'écoles et interdictions de se saluer dans les entreprises se multiplient. Un climat de psychose s'installe chez certains.
Créer une psychose ne serait ce pas ça finalement l'objectif ?
Alors que la France continue de perdre des emplois et de fabriquer de la misère, alors que la droite continue de détruire nos avantages sociaux au profit des groupes capitalistes, la grippe A sert de chiffon rouge pour détourner l'attention de la plèbe.
Mieux, Roselyne Bachelot, qui a le titre de ministre de la santé, annonçait il y a quelques semaines que la France a déjà dépensé 1,5 milliards d'euros contre la grippe A, entre les vaccins et les masques.
1,5 milliards d'euros quant il n'y a plus de sous dans les caisses de l'Etat ? Autant d'argent qui permettra à certaines boîtes d'accroître leurs bénéfices. Car, côté emploi, on le sait sur Evreux avec Glaxo : une commande "miraculeuse" de vaccin n'a pas inversé la courbe des licenciements !
Et pendant ce temps là aussi, on expérimente le télétravail scolaire. Un malade par ici et on ferme la classe, et pourquoi pas, l'Ecole ou le Collège entier ?
Pratique cette épidémie au moment d'une rentrée scolaire qui s'annonçait chaude compte-tenu de la suppression de 13 500 postes enseignants sans compter les AVS (Auxiliaires de Vie Scolaire) ! !
Dans la même veine, un plan anti-grippe concocté par Michèle Alliot-Marie pour la Justice n'augure rien de bon.
En cas de pandémie de grippe A, le ministère de la Justice n'hésiterait pas à bouleverser les procédures pénales. Des audiences seraient confiées à un juge unique. Les gardés à vue ne verraient leur avocat qu'au bout de 24 heures. Les délais de détention provisoire seraient prolongés...
Des restrictions du droit des justiciables inquiétantes de la part d'un gouvernement qui passe son temps à durcir les règles judiciaires et à renforcer les pouvoirs de la police.
Avec tout ces éléments, on ne m'ôtera pas de l'idée que la grippe A tombe à point pour un gouvernement aux abois socialement et économiquement.
Entre épouvantail pour occuper les esprits de la population et excuse pour restreindre les droits des citoyens et, qui sait à l'avenir, les libertés de rassemblement et de manifestation, la grippe mexicaine est accueillie comme une aubaine par la droite, tel un vaccin qui permettra de faire tomber la fièvre sociale.
Car la première mesure contre un risque pandémique ne serait-elle pas de restreindre les mouvements de populations, notamment les voyages en provenance ou à destination de pays fortement "touchés" ? Sur ce plan, rien de solide n'a été fait, preuve que l'arrêt de la "pandémie" n'est pas la préoccupation principale du gouvernement.
Face à une hémorragie sociale et à une gangrène des acquis sociaux, le premier mal contre lequel doit lutter la population française, c'est contre le capitalisme !