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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Ce que nous enseigne la cantonale de Brignoles

Solidaire

Un Front National en passe de reconquérir le canton de Brignoles et la gauche éliminée dès le premier tour.

Les résultats du premier tour de l'élection cantonale de Brignoles font la une des médias de ce lundi matin. A juste titre tant l'information est malheureusement édifiante.

Avec 40 % pour le FN et près de 10 % pour le dissident d'extrême-droite (et ancien élu cantonal FN !), l'extrême-droite confirme son implantation dans un Var depuis longtemps à droite.

Le canton de Brignoles faisait office d'exception, avec la mairie du chef lieu de canton et son conseille général communiste.

Après la défaite, de justesse, en 2011, c'est la débâcle cette fois-ci ! Avec seulement 14,6 % des voix, le candidat communiste ne sera pas au second tour d'une cantonale qui verra s'affronter FN et UMP.

On peut reprocher aux écologistes d'avoir présenté une candidate alors que la situation était difficile pour la gauche, certes. Avec près de 9 % des voix, elle empêche arithmétiquement le candidat communiste d'être au second : le candidat UMP fait 20 % et les deux candidats de gauche plus de 23 %.

Mais cela aurait-il été suffisant pour battre le FN au second tour, l'objectif final ? Rien n'est moins sûr !

Par ailleurs, la candidate écologiste était présente en 2011 avec 11,90 % des voix. Autant dire que le problème est bien plus profond !

Ce que nous enseigne cette élection, c'est surtout l'absence des électeurs ! Et particulièrement, l'absence des électeurs de gauche ! !

Ainsi, avec une participation de seulement 33,35 % des inscrits, ce sont 2 électeurs sur 3 qui ne se sont pas rendus aux urnes ce dimanche ! Cela limite quand même l'impact du bon score FN mais qui amplifie encore plus le faible score de la gauche ! En 2011, plus de 43 % des inscrits s'étaient déplacés. Une participation déjà faible mais de 10 points supérieurs à celle d'hier.

En termes de voix, le candidats FN perd quelques dizaines de voix sur la cantonale 2011 mais le dissident d'extrême-droite (qui fut l'ancien candidat FN), en fait 400. En clair, l'extrême-droite progresse nettement en termes de voix !

Mais avec une participation en baisse, difficile de tirer des conclusions !

Est-ce que ce sont les mêmes électeurs qui se sont rendus aux urnes ? Dans ce cas, l'extrême-droite a gardé ses électeurs de 2011 et en a gagné ? Sur la droite, qui perd près de 600 voix ? Sur la gauche, qui perd 2 000 voix ?...

Est-ce que les électeurs de gauche ont pris le parti de l'absention et que des abstentionnistes de 2011 se sont déplacés cette fois-ci ?

Il faudrait regarder les listes 2011 et 2013 pour le savoir !

En tout cas, les deux gros enseignements, ce sont une nouvelle fois l'effondrement de la participation, qui profite à l'extrême-droite, et l'effondrement de la gauche.

Certes, certains vont  tenter de faire porter le chapeau au candidat communiste.

Il faut noter qu'en 2011, c'était le maire de Brignoles, conseiller général sortant, qui était candidat. Cette fois-ci, c'était un camarade prof de lycée. La notoriété joue beaucoup pour ces élections, nous ne le savons que trop sur Saint André !

Plus probablement, le contexte politique national, depuis l'arrivée au pouvoir d'un président socialiste et d'un gouvernement socialiste-écologiste, qui mènent une politique de droite, a dû peser sur la mobilisation des électeurs, notamment ceux de gauche. Cela d'autant plus que le candidat communiste "bénéficiait" du soutien du PS, de quoi troubler les électeurs communistes et ceux qui sont mécontents de ce gouvernement !

Les événements récents, à Marseille et Nice, met un peu plus l'argument sécuritaire au centre des débats politiques. De quoi détourner une partie de l'électorat du débat sur les enjeux économiques des politiques libérales actuelles !

Au final, ce résultat catastrophique pour la gauche en général, et mauvais y compris pour la droite classique, sonne comme un désaveu pour une classe politique incapable de sortir le pays d'un marasme généralisé qui s'aggrave.

Ce résultat montre aussi la difficulté pour les communistes et leurs alliés d'apparaître comme une alternative crédible à une gauche libérale. En clair, à démontrer qu'il existe bien une autre politique, que c'est une question de volonté et que les communistes sont capables de porter cette alternative.

De quoi nous donner du grain à moudre !

Cette élection de Brignoles doit en premier interpeler la gauche au pouvoir, Parti socialiste et écologistes en tête, à quelques mois de municipales et européennes qui risquent d'être désastreuses pour la majorité actuelle !

Et ce n'est pas l'abstention, on le voit à Brignoles, qui améliore les choses ! Ceux qui, au gouvernement, compte sur une démobilisation électorale aux Européennes, se préparent des lendemains difficiles ! On le voit avec un Manuel valls qui parle de ne pas envoyer par courrier les professions de foi des listes candidates aux Européennes.

Rompre avec les politiques libérales et affronter les marchés financiers, les banques et l'Europe, pour imposer des politiques de souveraineté nationale et de développement d'un emploi industriel durable, voilà ce qui permettrait de rétablir la confiance entre un électorat populaire déboussolé et écœuré et des partis politiques de gauche qui troublent eux-mêmes les lignes politiques  en menant une politique de droite.

C'est aussi la seule façon de réduire l'influence néfaste du Front National.

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Commentaires
B
<br /> J'ajouterais que ce résultat est aussi la facture a payer pour nos renoncements sur la souveraineté, la nation notre soumission au dieu euro et<br /> à cette Europe.<br /> <br /> <br />  Reconstruire une Europe sociale, certes mais cela passe indubitablement par le sortie de cette monstruosité.<br /> <br /> <br /> Bernard Trannoy, Administrateur du site www.pcfbassin.fr<br />
Répondre
S
<br /> Entièrement d'accord avec toi, Bernard ! Déjà que nous étions opposés à la création de la Communauté Economique Européenne, les traités successifs de Maastricht ou de Lisbonne, par exemple, ne font<br /> que confirmer ce que nous dénoncions il y a trente ans sur cette machine à casser les peuples qu'allait devenir l'Europe. Aujourd'hui, encore plus qu'hier, nous devrions être aux avants-postes pour<br /> exiger la sortie de l'euro et la sortie de l'Union européenne. Non pas dans un repli nationaliste (comme le FN) mais pour construire la fameuse "Europe sociale" sur des bases de coopérations<br /> mutuellement avantageuses entre les peuples (et non de concurrence !), de progrès économique et social (et non de casse des éindustries et de casse des protections sociales !) et de protection de<br /> l'environnement (et non cette mondialisation sans respect des hommes et de la nature !). C'est finalement ce que tentent les peuples sud-américains avec l'ALBA.<br /> <br /> <br />