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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Encore des militants communistes inquiétés par la police !

Solidaire

Quand on vous dit que la vernis démocratique de nos sociétés capitalistes se lézarde, il ne s'agit pas que d'un slogan !

Depuis l'arrivée de Sarkozy à l'Elysée, il semble bien que la société française vire doucement vers une société autoritaire où tous les pouvoirs sont concentrés en haut de la hiérarchie, où la police bénéficie de pouvoirs étendues, où la surveillance vidéo des citoyens devient la règle sous prétexte de lutte contre la délinquance et où toute force de contestation sociale ou politique doit être muselée.

Répression multiforme

Je ne révèlerai aucune vérité nouvelle en parlant de l'hyperprésidentialisation de la République qui transforme notre gouvernement en organe exécutif des décisions prises directement par l'Elysée, Sarkozy et ses conseillers. Le Parlement devient une chambre d'enregistrement de ces décisions comme l'ont prouvé la validation du Traité de Lisbonne en 2007 (contre le vote majoritaire des français sur le TCE en 2005) ou le vote de la réforme des retraites.

Pour mémoire, je rappèlerai les événements scandaleux qu'ont été l'affaire de Tarnac, complot terroriste monté de toute pièce, ou les arrestations et poursuites judiciaires de citoyens pour des futilités comme la reprise du présidentiel "Casse-toi pauv'con !" ou un "Sarkozy je te vois !" lâché en pleine gare.

Que dire des deux condamnations d'un ministre de l'intérieur, premier policier de France, qui reste pourtant à son poste, une première historique en France ! Une première condamnation pour injures racistes ("quand il y en a un...") et une seconde, récente, pour viol de la présomption d'innocence. Comment s'étonner par la suite que des policiers, à qui on confère de plus en plus de droits, se permettent de contester publiquement et de manière corporatiste une décision de justice somme toute assez mesurée pour faux témoignages et violences à l'encontre de l'un des leurs ?

Lors du mouvement social contre la réforme des retraites, de nombreuses manifestations ont eu à subir des exactions et des provocations policières d'une ampleur inédite comme cette manifestation du 21 octobre où des centaines de jeunes lycéens et étudiants se sont retrouvés isolés du cortège général puis encerclés sur la place Bellecour à Lyon avant de subir gaz lacrymogènes et menaces durant des heures.

Autre phénomène récurrent et digne de la dramaturgie roumaine du temps de Ceaucescu, l'évacuation des centres-villes et le quadrillage policier lors de visites présidentielles. Il y eut Nîmes par exemple, ou encore Vernon il y a quelques jours. Avec une sélection du "public" sur critères d'allégeance au monarque ou de taille, la rencontre du seigneur et de son peuple se transforme en parodie, en spectacle millimétré. Quand il ne s'agit pas de militants UMP conviés pour faire figurants !

La montée en puissance d'un arsenal juridique sécuritaire se complète actuellement avec les normes inquisitoriales du projet de loi LOOPSI, actuellement en discussion, ou la généralisation de la vidéosurveillance, avec accès aux vidéos des supermarchés et des transports en commun.

Le cadre juridique et policier est prêt pour un élargissement de la notion de délinquant à toute personne remettant en cause le système économique et ceux qui le défendent. Il ne s'agit pas là d'idées abstraites, de vues de l'esprit : l'Histoire de France nous a prouvé comment, entre 1940 et 1942, l'appareil d'Etat républicain s'est transformé en machine à broyer la démocratie et en exécutant de la répression politique et raciale au service de l'ennemi sans même changer de personnel !

Les communistes en première ligne (comme toujours)

D'ailleurs, depuis des mois se succèdent des arrestations arbitraires à l'égard de militants communistes un peu partout en France.

Il y eut ces trois jeunes communistes arrêté de nuit sur Grenoble, le 29 juillet dernier, à la veille de la venue de Sarkozy, pour "insulte au chef de l'Etat" sous prétexte de collage d'affiches caricaturant le président des riches. Même si les poursuites ont été abandonnées, l'arrestation et la garde à vue de huit heures vécue par ces jeunes visait à faire peur aux opposants à la visite de Sarkozy.

Rebelote dans le Nord de la France le 26 août où la tension est montée (sans violence aucune) entre militants communistes et policiers au retour d'une journée à la mer organisée par les communistes du Nord à destination des familles pauvres du département. Des enfants ont été gazés par les policiers et des militants communistes arrêtés (dont un handicapé, certainement dangereux !).

Quelque temps plus tard, ce sont a nouveau des jeunes communistes qui ont été arrêté dans le département du Loire après des manifestations contre les retraites.

Par la suite, des militants syndicaux ont été poursuivis par la justice ou par leur employeur à la suite du mouvement social de défense des retraites (Délégué CGT d'hypermarché en région Centre, délégué CGT MOLEX, ...). Il y a quinze jours, lors de la venue de Sarkozy dans l'Allier, un responsable SUD a été convoqué à la gendarmerie et fortement convaincu d'y rester pour l'empêcher de participer à une inititaive anti-Sarkozy ! L'arrestation par anticipation : une nouveauté !

Ce 14 janvier, c'est encore un jeune communiste du Loire qui s'est retrouvé au commissariat de Saint Etienne et placé en garde-à-vue pour "injures, menaces de mort et outrage à agent de la force publique" lors d'une maifestation début novembre. Le genre d'accusation ne nécessitant aucunes preuves matérielles, seulement le témoignage d'un fonctionnaire de police (forcément sincère, lui !).

Le gouvernement et le patronat sont loin d'être sourds et aveugles. Comme nous, ils constatent leur incapacité à freiner la prise de conscience de larges franges de la société des dégâts qu'ont entrainé la mondialisation capitalisme et le libéralisme.

Cette prise de conscience est devenue forte avec l'explosion de la crise financière fin 2008 quand les Etats se sont naturellement endettés pour porter secours aux banques et aux spéculateurs puis se sont retournés vers les populations travailleuses pour régler l'addition.

Le développement de la contestation sociale leur fait peur. Pour maintenir leur contrôle sur la société, ils utilisent les nouvelles technologies et les menaces terroristes (générées par eux comme Ben Laden) pour développer un arsenal répressif et de contrôle social moderne.

Ne reste qu'à museler l'opposition politique en capacité de transformer la contestation sociale en mouvement de renversement des rapports de forces politiques et sociaux. Coups d'états (Honduras) ou tentatives de coups d'état (Vénézuela, Equateur), assassinats politiques (Colombie), répression des mouvements sociaux (mettez le pays que vous voulez ici !) et violation des souverainetés populaires (Traité de Lisbonne contre les peuples irlandais, hollandais et français) sont armes qu'ils se permettent d'employer.

Le fait, en France, que se se développe une réelle répression syndicale et politique, essentiellement à l'encontre des communistes (jeunes) prouve bien que la crainte des défenseurs du système c'est que se développe sur le terreau de la contestation sociale une contestation politique à portée socialiste.

Les événements nous montrent que le capitalisme n'est pas la fin de l'Histoire et que ce système économique est prêt à tout pour se sauver, quitte à plonger la majorité de la population dans la misère et à saccager l'environnement. Après le trou d'air des années 80 et 90, le combat communiste reprend de la vigueur.

Nous avons fait le choix de garder notre identité communiste. L'Histoire nous montre chaque jour que nous avons eu raison.

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