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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Experts chinois : il faut réformer le système financier international pour éviter une crise mondiale

Solidaire

A l’occasion de la venue de membres du PCC aux rencontres internationalistes de Vénissieux, il est intéressant de prendre connaissance de points de vue chinois... Ce texte publié par l'agence Chine Nouvelle nous est envoyé... de Chine ! par le camarade Delaunay.

Solidaire


Malgré l’approbation du Congrès américain d’un projet de loi sur le relèvement du plafond de la dette, mercredi soir à Washington, les fortes préoccupations de la communauté internationale ces dernières semaines, concernant les conséquences potentiellement catastrophiques d’une éventuelle crise budgétaire américaine sur les marchés financiers à travers le monde et sur l’économie mondiale dans son ensemble, suggèrent de nouveau que des réformes des systèmes financiers et monétaires internationaux demeurent nécessaires pour réduire à long terme et de façon efficace le risque d’une nouvelle crise financière mondiale comme celle de 2008.

Cet accord conclu à l’issue d’un bras de fer acharné entre les démocrates et les républicains des deux chambres du Congrès américain, peu avant l’échéance du 17 octobre fixée par le Trésor américain pour le relèvement du plafond de la dette fédérale américaine (qui s’élève à 16.700 milliards de dollars), a permis d’éviter un défaut de paiement immédiat et à rouvrir le gouvernement fédéral fermé depuis le 1er octobre dernier. L’accord prévoit le financement du gouvernement fédéral jusqu’au 15 janvier 2014 et le relèvement du plafond de la dette jusqu’au 7 février 2014.

Si le monde entier était profondément préoccupé par l’affaire, c’est parce que l’incertitude de la situation budgétaire des États-Unis est susceptible de porter gravement atteinte à l’économie américaine et que ses conséquences potentielles, parmi lesquelles la dépréciation du dollars américain, la dépression du marché du crédit, la baisse de confiance des investisseurs, pourraient compromettre les intérêts nationaux de nombreux pays du monde.

Il est à noter que ce risque de crise budgétaire américaine n’est pas une situation isolée, mais un problème qui existait depuis longtemps.

"Depuis plusieurs décennies, le gouvernement fédéral américain dépend d’une politique d’endettement pour faire face aux déficits entre les dépenses et les recettes publiques qui se produisent presque chaque année", a rappelé Li Changjiu, expert chinois sur les questions économiques mondiales, avant d’ajouter qu’un tiers de la dette publique américaine, soit environ 5.600 milliards de dollars, est aux mains des pays créanciers à travers le monde. Parmi ceux-ci, la Chine, qui possède 1.280 milliards de dollars d’emprunts des États-Unis sous différentes formes, ou 8% de la dette publique américaine, est le plus grand créancier étranger des États-Unis.

Selon ShenJiru, expert de l’Institut des études en économie et en politique mondiales de l’Académie chinoise des sciences sociales, le dollar américain, qui est la devise la plus utilisée dans le commerce international et la principale monnaie de réserve utilisée dans le monde (représentant plus de 2/3 des réserves de devise des autres pays du monde), occupe une place dominante dans le système monétaire international, ce qui a permis au Trésor américain d’émettre des titres de créance à sa guise.

En vue d’éviter à l’avenir un nouveau risque de crise financière mondiale provoquée par la fluctuation de l’économie ou la situation fiscale américaines, M. Shen a appelé à des réformes de fond des systèmes financier et monétaire internationaux. Il a souligné que "le monde a besoin d’un système monétaire plus équilibré, plus raisonnable et plus démocratique".

M. Shen a préconisé en particulier l’introduction d’une devise de réserve supranationale reposant sur un panier de devises, afin d’éviter les risques potentiels liés à un système monétaire international qui ne repose que sur une devise souveraine émise par un pays unique et de renforcer le principe d’équité et la stabilité du système financier international.

Il a également invité les grandes institutions financières internationales, telles que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, à jouer un rôle plus important dans la protection des intérêts des pays en voie de développement, indiquant qu’à mesure de l’augmentation de la part des économies des pays en voie de développement et des pays émergents dans l’économie mondiale, leurs intérêts nationaux doivent être assurés de façon corrélative.

Bien que la Chine soit actuellement le plus grand créancier étranger de la dette publique américaine, l’expert a exclu l’idée d’effets désastreux à court terme du problème budgétaire américain sur l’économie chinoise.

"A long terme, la Chine, qui est la deuxième grande économie mondiale dont le PIB par habitant a passé le seuil des 6.000 dollars, doit d’une part continuer à approfondir sa politique, ses réformes, son ouverture sur l’extérieur et à améliorer la qualité et la compétitivité de son économie ; et doit d’autre part proposer avec plus de dynamisme, des projets de réforme du système financier international en faveur du perfectionnement de l’ordre financier international", a-t-il expliqué.

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En parallèle, l’expert s’est réjoui des efforts déployés par le gouvernement chinois pour promouvoir l’internationalisation du yuan en facilitant des échanges commerciaux employant la devise chinoise.

La signature des accords d’échanges bilatéraux de devises par la Banque populaire de Chine avec la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales des pays émergents comme la Thaïlande ou le Nigeria, qui favorisent la diversification des réserves de devises internationales, ainsi que la création de la zone pilote de libre-échange de Shanghai qui autorise la libre conversion du yuan chinois et le règlement en yuan des échanges commerciaux, ont contribué à donner plus de poids à la devise chinoise dans le système monétaire international, a-t-il poursuivi.

L’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt avait prévu en 2003 que le dollar américain, l’euro et le yuan chinois deviendraient en 2030 les trois principales devises du monde.

Néanmoins, d’après M. Li Changjiu, le dollar américain ne perdra pas sa position dominante du jour au lendemain. "Comme la monnaie chinoise n’est pas une devise pleinement convertible et que le dollar américain domine actuellement 87% du marché d’échange de devise et plus de 2/3 des réserves de devises mondiales, il reste encore un long chemin à parcourir pour que le yuan monte en puissance sur le marché international".

Zhang Xuefei, le 18 octobre 2013

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