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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

La Grèce sous la direction des marchés.

Solidaire

La pression des banques, du FMI et des grandes puissances capitalistes auront fait fléchir le premier ministre grec : il n'y aura pas de référendum sur le plan d'austérité. C'est donc officiel : ce ne sont plus ni le peuple, ni le gouvernement grec qui gouvernent à Athènes mais bien les marchés financiers !

Le projet de référendum sur l'austérité annoncé par Georges Papandréou, le premier ministre grec, aura fait long feu. il aura suffi de menaces de représailles financières par Paris, Berlin et la Banque Centrale Européenne pour que le chef du gouvernement socialiste recule.

Il fallait voir les propos tenus par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, relayant la colère des marchés financiers et des banques pour comprendre l'inquiétude des profiteurs de la crise d'une éventuelle consultation du peuple grec ! Merkel parlait de "trahison" !

Trahison de classe, serait-on tenté de dire ! Le référendum avait des chances de remettre en cause un plan d'austérité qui fait les beaux jours des patrons grecs et des banques étrangères ! En effet, 92 % de l'argent prêté par l'Europe pour "sauver la Grèce" va directement dans la poche des banques. Pour rembourser les dettes grecques, soi-disant.

En même temps, le plan d'austérité mis en place par le PS grec avait le soutien d'un patronat local, trop heureux de voir casser la législation du travail, les conventions collectives et la notion même de contrat de travail ! Les spéculateurs attenaient avec impatience la liquidation de plusieurs services publics : il y avait de l'argent à placer pour des dividendes à venir !

Un NON au référendum, c'était tirer un trait sur tous ces bénéfices garantis ! On comprend que les "marchés" aient été fâchés et qu'ils aient envoyé leurs chefs d'Etat enguirlander celui qui trahissait ainsi leurs intérêts financiers ! Et pourquoi pas annuler la dette pendant qu'il y était ?

Papandréou a donc cédé.

Le peuple grec ne tranchera pas par référendum. Bon. Mais sera t-il consulté sur la légitimité du pouvoir actuel ? Probablement que non : droite et socialistes se sont mis d'accord pour soutenir le gouvernement en place. En cas d'élections anticipées, leur déroute s'annonçait forte !

Curieusement, malgré les manifestations répétées du peuple grec, les "démocraties" occidentales n'appellent pas à un "printemps grec" ? Il faut croire que la démocratie ne devient un ragument que s'il y a quelque chose à glaner pour nos affairistes !

Non consulté par référendum, non consulté par voie électorale, le peuple grec a donc un gouvernement qui est placé sous la surveillance de la Banque Centrale Européenne, comme l'affirme cette dernière, et qui voit son avenir dicté par des agences de notation privées et liées aux milieux financiers.

La Grèce, qui a inventé la démocratie il y a quelques millénaires, est devenu un territoire expérimental pour les capitalistes du monde. Expérimental car ce qui se passe en Grèce va nous arriver, soyez-en sûrs !

Car, évitons de croire à cette propagande honteuse des médias qui veut nous faire croire que le peuple grec a vécu aux crochets de l'Europe ces dernières décennies ! Comme partout, les jeunes étudient en espérant trouver un bon boulot, les familles rêvent vacances, maison et avenir de leurs enfants,...

Comme partout, certains magouillent, fraudent le fisc... Comme partout et comme en France ! Souvenez-vous que Liliane Bettencourt ne paie que 7 % d'impôts sur ces revenus, grâce aux nombreuses niches fiscales, quand un salarié paie entre 15 et 20 % ! Et que dire de ce numéro d'octobre du Figaro magazine titrant "comment ne pas payer d'impôts ?"... Et parlons des entreprises qui ne paient pas l'URSSAF ou fraudent aux impôts !

Cette image de voleurs donnée aux grecs visent à montrer du doigt un pays entier pour faire croire qu'il a mérité ce qui lui arrive. De la propagande pour éviter la solidarité entre travailleurs de France et travailleurs de Grèce.

Mais, méfiance ! D'autres suivront et Europe oblige, on nous dira bientôt qu'il faut que les français s'alignent sur les règles fiscales et sociales des pays les plus désavantagés.

Les patrons le savent et le souhaitent

Les chefs des patronats allemand, français et italien ont lancé le 8 octobre un « appel commun » qui réclame « une union politique et économique plus forte, en lançant sans délai une initiative pour un nouveau Traité ».

Le texte cosigné par le président du BDI allemand, la présidente de la Confindustria italienne et celle du Medef français s’intitule sans ambiguïté : « Pour une Europe plus intégrée ». Dès la première phrase, les signataires martèlent : « nous, les présidents des trois plus grandes organisations d’entreprises de la zone euro (…) affirmons notre engagement total en faveur d’une intégration européenne plus poussée ».

Avec la règle d'or qui institutionnalise l'austérité, ce gouvernement européen supranational continuerait le travail mené actuellement en Grèce sans que les peuples et leurs élus ne puissent s'y opposer. Une dictature de la finance à l'échelle européenne : quel bonheur pour le patronat !

A l'inverse, c'est bien d'une reprise en main de l'économie par les politiques et les citoyens dont a besoin l'Europe.

En finir avec la dictature des marchés, créer les moyens publics de financer l'emploi et la recherche, donner des droits d'intervention des représentants du personnel dans les entreprises et réformer la démocratie française pour en améliorer le fonctionnement, voilà ce que portent les communistes et leurs partenaires du Front de Gauche.

Pour qu'à l'avenir, la France ne finisse pas, elle aussi, sous le contrôle des marchés financiers, il ne suffira pas de battre Sarkozy en 2012, il faudra se doter d'une majorité qui souhaite réellement tordre le cou à l'austérité, renier cette rente pour les marchés financiers qu'est la dette et imposer une politique industrielle et fiscale au service de la Nation et des travailleurs.

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