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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Le leurre du retour de la croissance

Solidaire
La croissance américaine est donc apparemment de retour.

Au troisième trimestre de cette année, le PIB a progressé de 3,5 %, pour la première fois depuis décembre 2007. Ce rebond confirme les chiffres de croissance dans plusieurs pays capitalistes. Il ne permet cependant pas de penser que cela va se poursuivre durablement. Pourquoi ?

Tout d'abord, ces résultats apparement positifs ne sont pas le fruit d’une autorégulation du marché.

Celui-ci n’a pas trouvé en lui-même la force pour se redresser. Pour obtenir cette apparente croissance, il a fallu qu'intervienne la puissance publique, donc les Etats, avec une ampleur sans précédent : 787 milliards de dollars pour les seuls États-Unis ! Plus de 200 milliards d'euros rien que pour la France ! Preuve est faite que le marché ne peut pas être laissé à lui-même et qu'il ne peut pas réguler le système, malgré des décennies de discours libéral des politiciens de droite, des économistes et de l'Union européenne.

En même temps, la plupart des économistes insistent sur la fragilité du phénomène. D’abord, parce que certains pays sont toujours au fond du trou. Ensuite, parce que, comme le notent les analystes de BNP Paribas à propos de la reprise américaine, cette amélioration est « en partie du fait de facteurs tempo­raires ».
Aux États-Unis, les abattements fiscaux ont permis de relancer les ventes de loge­ments et la prime à la casse celle des voi­tures. En septembre, suite à la suppres­sion de cette dernière, le marché automo­bile a de nouveau chuté.
En Allemagne et en France, on peut constater également que le phénomène de reprise est impulsé principalement par différentes mesures budgétaires et fiscales comme la prime à la casse.

Enfin, dernière rai­son qui justifie que l’on jette un œil criti­que sur cette reprise : certains indicateurs montrent qu’il ne s’agit pas d’un mouve­ment homogène. Aux États-Unis, la consommation des ménages a baissé en septembre ; dans la zone euro, on enregistre pour le cinquième mois d’affilée un recul des prix en octobre comme en Allemagne où les ventes de détail en Allemagne sont toujours à la baisse en septembre. L'indice des prix est l'un des indicateurs de la consommation.
De la même façon, partout la hausse du chômage se poursuit ! Un "indicateur" plus qu'inquiétant.

Comment expliquer une telle incertitude sur la croissance future ?

Il y a plusieurs raisons et la nature des interventions publiques est l’une des plus importantes.
Le soutien massif des Etats a été donné sans exigences en matière d’emploi et de formation et le plus souvent avec le seul souci de redresser la rentabilité des capi­taux. Ainsi, les aides aux banques leur ont servi pour partie à relancer la spéculation et à regonfler leurs marges.

Cela explique que les débuts de reprise aient 
été précédés par un regain de croissance des marchés financiers et de la spéculation (CAC 40 : + 18 % depuis janvier).

Contrairement à ce qu’affirment certains, on ne repart pas comme avant la crise,
on refait en pire. Parce que, après le pourris­sement des dettes privées, on risque d’as­sister à un pourrissement de l’endettement public.

Si la croissance n’est pas au bout du bout de ce soutien massif apporté aux capitaux, les dettes publiques accumulées vont res­sembler à des bombes incendiaires. Ce n'est pas l'emprunt d'Etat de 35 milliards d'euros annoncé par Sarkozy et Fillon qui va arranger les choses !

Le capitalisme nous a installé sur une poudrière économique. L'UMP et Sarkozy rajoutent encore des explosifs.
Le prochain krach économique est proche ; il sera terrible.
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