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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Les agences de notation s'attaquent à la SNCF

Solidaire

La Peste et le Choléra.

 

La Peste, c'est l'Union européenne qui veut que la SNCF se transforme en Société Anonyme.

Le Choléra, ce sont les agences de notation qui attaquent la SNCF, l'affaiblissant financièrement face aux banques.

 

Et l'Etat, c'est le vecteur de la maladie, la puce ou le rat, au choix.

 

La comparaison est peut-être osée mais ce qui se passe contre la SNCF, dans le dos des usagers (sur leur dos), tient quasiment du complot.

 

Première étape : l'Union européenne veut obliger la France a transformé la SNCF en Société Anonyme, comme elle l'a fait pour La Poste. But de la manoeuvre : officiellement, c'est pour préparer la SNCF à entrer dans un cadre concurrentiel ; en réalité, cette transformation en SA est la première étape vers une privatisation, comme cela a été le cas d'EDF et de GDF.

 

Deuxième étape : le gouvernement français accepte d'ouvrir des secteurs économiques rentables à la concurrence, faisant perdre des marchés importants à la SNCF.

 

Troisième étape : les agences de notation déclassent la SNCF de AAA à AA+, un déclassement qui veut dire que la SNCF passe d'emprunteur à "fiabilité maximale" au stade de "emprunteur à bonne fiabilité". Pourquoi ? Parce qu'avec les nouvelles règles européennes, l'Etat ne pourra plus à l'avenir garantir les prêts de la SNCF.

Résultat : les banques vont prêter de l'argent à la SNCF à des taux plus élevés ce qui va coûter des millions d'euros à l'entreprise publique ! Sur le dos de qui ? Devinez !

 

Le rouleau compresseur capitaliste continue de s'attaquer à ce qui reste d'un Service Public déjà fortement dégradé par une gestion commerciale.

 

L'ouverture à la concurrence amène de nouvelles entreprises qui, par leur statut privé, cherchent avant tout à faire des bénéfices.

 

Celui qui croit que cette concurrence sera bénéfique pour le consommateur-usager-client se met le doigt dans l'oeil !

 

Comme en Grande Bretagne, les opérateurs privés auront des concessions sur certaines lignes. En clair, la desserte des gares d'Evreux, de Bueil ou Verneuil sera assurée par une seule compagnie privée. Il n'y aura pas de choix ; la clientèle sera captive : ce sera cette entreprise ou rien.

 

En fait de progrès, nous voilà revenus au chemin de fer du XIXème siècle quand des compagnies privées exploitaient leur propre réseau comme la célèbre PLM  (Compagnie des Chemins de Fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée) ou l'Ouest (Compagnie des Chemins de Fer de l'Ouest) qui desservait la Normandie et la Bretagne.

 

Une situation à laquelle avait mis fin le Front Populaire en créant la SNCF en 1938.

 

Ce qui est différent, c'est que ces entreprises privées, si la privatisation va à son terme, bénéficieront d'infrastructures entièrement payées par l'Etat et la SNCF donc par le contribuable : gares, voies, électrification et informatisation, lignes TGV, matériel roulant, ...

 

Pour l'heure, le désengagement financier de l'Etat et la politique commerciale de la SNCF entrainent une dégradation continue des services assurés par la SNCF :

- Fermetures de gares ou horaires restreints ;

- Lignes supprimées ou moins bien desservies ;

- Matériel vieillissant sur les lignes secondaires (Type Dreux-Argentan) ;

- Entretien du matériel et des voies moins bien assuré : pannes et retards de plus en plus fréquents ;

- Politique tarifaire incompréhensible MAIS hausse des tarifs de banlieue et grande banlieue ;

- Abandon du Frêt ferroviaire comme cette année le projet d'arrêter les "wagons isolés" ;

- dégraissages successifs à la SNCF.

 

La fuite en avant capitaliste transforme toute activité en source de profits. Les entreprises privées en situation de quasi monopole sur leur secteur font peu de cas des besoins des populations et de la qualité de leurs prestations : on le voit déjà pour l'eau, la téléphonie, l'internet ou la restauration collective.

 

Pour s'ouvrir de nouveaux marchés, les capitalistes cassent les monopoles publics, lentement mais sûrement.

 

C'est ce qu'ils essaient de faire avec la retraite (Capitalisation), la santé (Mutuelles, cliniques) ou l'enseignement (Ecoles privées, soutien scolaire).

 

Dans ce grand jeu spéculatif, chacun a son rôle : Union européenne et gouvernements libéraux (pour casser les règlementations), banques et agences de notation (pour enfoncer les services publics et placer les fonds), entreprises privées et bourses (pour encaisser l'argent).

 

Tant qu'on laissera les mains libres aux spéculateurs, banques, agences de notation, technocrates européens et politiciens libéraux responsables de cette crise du capitalisme et de la régression sociale de ces vingt dernières années, on continuera d'aller vers de nouveaux reculs des services publics et vers encore plus de chômage et de misère pour la grande majorité des français.

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