Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Manoeuvres en tous genres contre le mouvement social

Solidaire

La droite au pouvoir utilise tous les artifices en sa possession pour déminer le terrain social qu'elle a elle-même miner. Pour l'instant, c'est un échec complet !

Pas un jour sans qu'une initiative ne soit prise par le gouvernement pour minimiser le mouvement social, le décrédibiliser, le diviser ou le menacer.

Pas de manifestants, pas de grévistes, pas de pompes à sec

Pour le minimiser, on a la guerre des chiffres. On sait pertinement, comme le révèlent eux-mêmes les policiers, que les consignes du ministère de l'intérieur sont de réduire le nombre de manifestants à chaque journée d'action. Tant pis si la réalité dément les chiffres, ceux qui ne manifestent pas ne sont pas là pour le voir ! Cela permet ensuite au couple gouvernement-grands médias d'affirmer que "le mouvement s'essouffle".

Autre stratégie, le calcul du pourcentage de grévistes dans les services publics et à la SNCF (par exemple). Dans le premier cas, le comptage se fait par les ministères eux-mêmes, donc par le gouvernement, neutre s'il en est dans ce conflit ! L'exemple de l'Education nationale est édifiant puisque ne sont retenus comme grévistes que les enseignants en grève à 9 h 30. Si, comme cela arrive fréquemment, vous n'enseignez qu'à 10 h, 11 h ou 14 h (par exemple) le jour de la grève ou que vous n'enseignez pas ce jour là, vous n'êtes pas comptés ! Par contre, le salaire, lui, est bien amputé ! La CGT a révélé la semaine dernière que le gouvernement exigeait de la direction de la SNCF que ce soit lui qui transmette le pourcentage de cheminots grévistes que doit communiquer la SNCF aux médias ! Fort, non ?

Sans parler du coup de la pénurie ! Ou plutôt de l'absence de pénurie. Christina Lagarde a été au turbin pour tenir un discours tellement surréaliste que, finalement, le gouvernement a dû reconnaître la réalité des choses. Avec 5 jours de retard.

Mouvement minoritaire, antiéconomique, manipulé, plein de casseurs

Pour le décrédibiliser, le gouvernement emploie des techniques variées pour tenter de saper le mouvement sur le fonds (le contenu) et sur la forme (les manifestations et blocages).

D'abord, il y a eu la campagne idéologique pour nous faire avaler que la réforme était juste. Un flop !

Ensuite, la campagne idéologique pour nous expliquer que c'est la seule réforme possible. Deuxième flop !

Maintenant, l'usage de la démagogie concernant les lycéens et, plus largement les manifestants : manipulés. Argument qui ne prend pas.

Il y a aussi la présence bienheureuse de casseurs dans certaines manifs qui cherche à décrédibiliser le mouvement (jeunes = casseurs donc mouvement = casseurs). Accessoirement, cela permet d'interpeler des jeunes, en général pacifique, pour leur foutre la trouille et démoraliser leurs copains. Seule technique qui trouve pour l'instant un écho chez les commerçants et chez certains retraités.

Dernier argument sorti sur le marché : la grève pénalise l'activité économique des PME et le tourisme. D'ailleurs le patron des patrons de la CGPME expliquait doctement hier soir qu'il n'était pour aucun camp mais que les grévistes n'avaient rien compris. Curieuse neutralité qui en dit long sur le message que véhiculent les médias et les petits patrons ! Si le gouvernement s'inquiétait de l'économie, il se soucierait aussi de l'avis de 70 % des français et la solution pour sortir de la crise serait simple : on retire le projet de loi et on rediscute. C'est pourtant facile, non ?

Des améliorations sont faites, d'autres vont venir

Pour diviser le mouvement, rien de tel que de faire semblant de céder sur certains points. Les mesurettes sur la pénibilité ou les mères de trois enfants concernent peu de monde mais auraient pu faire illusion. Il n'en est rien.

Nouvel essai au Sénat hier avec un amendement sorti du chapeau du sénateur UMP Leclerc pour une retraite à "points". En 2013. Peut-être. Une idée avancée par le PS et la CFDT, sous d'autres formes. La sortie soudaine de cet amendement apparait pour ce que c'est, une manoeuvre de diversion pour troubler les militants les plus fragiles de la CFDT et, probalement, d'autres syndicats (type CGC).

La France ne peut tolérer d'être prise en otage par une minorité : gare à vous !

Enfin, la menace est aussi une arme pour briser un mouvement. Avec la violence d'Etat qui suit parfois.

L'Histoire française est pleine d'exemple de répressions armées des mouvements sociaux à commencer par les dix morts de Fourmies le 1er mai 1891, d'où vient la généralisation du 1er mai comme jour de manif des travailleurs. Plus récemment, les répressions des grèves de mineurs en 1947, les répressions de mai 1968, les répressions du mouvement étudiant "Devaquet" en 1986 avec la mort de Malik Oussékine, celles de 1995 ou, actuellement, les violences contre les lycéens.

Désormais, ce sont les salariés bloquant les dépôts et les grévistes des raffineries qui sont menacés. Les preneurs d'otages ne sont certainement pas ces salariés, soutenus par 70 % de la population, mais plutôt ce gouvernement barricadé à l'Elysée et qui refuse de relacher la démocratie !

En menaçant les grévistes et bloqueurs, le gouvernement tente de créer une division entre le mouvement et les automobilistes ou les futurs vacanciers de la Toussaint. Comme si nous n'étions pas tous d'abord concernés par ce recul social ?

La démocratie serait de suivre une opinion qui depuis des mois refuse la réforme des retraites et de repartir de zéro. L'entêtement du gouvernement s'appuie sur une légitimité sortie des urnes en 2007 mais battue en brêche dès 2009 aux élections européennes puis en 2010 aux élections régionales. Une légitimité qui ne l'a jamais dédouané de l'obligation d'écouter les partenaires sociaux et l'opposition.

Les réquisitions de grévistes, les menaces et les violences policières finissent de prouver que cet Etat n'est pas du côté du peuple et que son vernis démocratique n'est là que pour habiller une dictature de la finance qu'il protège servilement

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires
S
<br /> <br /> CRAPULERIE D'ETAT<br /> <br /> <br /> Cette réforme ne se justifie ni socialement ni économiquement.Le marché des retraites complémentaires(ou "retraites par<br /> capitalisation")qui se constitue progressivement est la seule vraie raison de cette réforme brutale et ordonnée depuis l'Elysée sans véritable consultation des organisations professionnelles.Ce<br /> marché constituerait une manne de plusieurs centaines de milliards d'euros que les sociétés privées seront amenées à se partager.Pour des millions de salarié(e)s cela signifiera concrètement des<br /> pensions de misère ne leur permettant pas de vivre dignement.Cette véritable raison-un peu crapuleuse quand on regarde avec soin cette affaire-devait être cachée sans quoi....Elle a été<br /> soigneusement cachée(non pas ignorée!)par les soit-disants experts en économie.Presqu'aucune personnalité médiatique n'a alerté l'opinion publique sur cette réalité...à de rares exceptions près<br /> parmi lesquelles Ségolène Royal...Bonjour la démocratie et le pluralisme de l'information!!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Effectivement, il faut être clair sur cet aspect aussi !<br /> <br /> <br /> Sur ce blog comme dans de nombreux tracts distribués depuis quelques mois, nous avons attiré l'attention sur l'ouverture du marché des retraites au privé qu'entrainerait cette casse de la<br /> retraite pas répartition.<br /> <br /> <br /> Ce n'est d'ailleurs un secret pour personne que Sarkozy vantait la retraite par capitalisation lors de la campagne des présidentielles 2007.<br /> <br /> <br /> Cette stratégie de création de nouveaux marchés pour les capitaux privés se retrouve dans le domaine de l'énergie (avec la "concurrence" et les privatisations), des télécoms, du colis, de la<br /> santé, etc.... et bientôt l'éducation et les retraites si on laisse faire.<br /> <br /> <br /> Sauf que seuls ceux qui auront les moyens pourront se payer ces retraites privés, les soins privés, etc... Pour les autres...<br /> <br /> <br /> Nous voilà rejoindre le système américain. Le rêve des idiots et des milliardaires.<br /> <br /> <br /> <br />