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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Nouveaux tours de vis sociaux à travers le monde

Solidaire

La crise du capitalisme est loin d'être finie... pour les travailleurs. Si les dividendes aux actionnaires montent, les Etats, eux, serrent les vis et les prix à la consommation grimpent en flèche.

Hier soir, les médias annonçaient que la Grèce serait probablement dans l'incapacité de rembourser les énormes sommes versées par le FMI et l'Europe pour stabiliser son économie et, indirectement, sauver l'euro. En effet, si la croissance grecque est au mieux attendue à 2 % par an, il faudrait qu'elle dépasse les 10 % pour permettre à ce pays de rembourser dans les temps sa dette publique.

L'incohérence du capitalisme prend toute sa réalité dans l'exemple grec : comment permettre à un pays de sortir de la crise quand les mesures d'austérité qui accompagnent le versement de fonds européens entrainent des dizaines de milliers de licenciements, la baisse des salaires des fonctionnaires et des pensions des retraités ?

Ces programmes de super-austérité constituent une véritable fuite en avant dont on sait par avance qu'ils seront un échec sur le plan économique et un désastre sur le plan social. Pour cela, pas besoin d'être devin ou fort en économie ! Il suffit de regarder le bilan de trente ans de politiques de contrôles des dettes publiques en Afrique et en Amérique latine pour en voir les conséquences négatives ! Déjà dans ces pays, ce sont le FMI et la Banque Mondiale qui étaient aux manettes.

FMI et Banque Mondiale, les deux "docteurs" occidentaux de la crise, font penser aux médecins dans les pièces de Molière avec, comme seul leitmotiv, la purge. Un "remède" qui affaiblit encore plus un patient à qui on préconise ensuite... une nouvelle purge.

L'austérité ne réglant jamais les conséquences d'une crise, voilà désormais le Portugal entrainé sur la même pente que la Grèce. Deux ans de forte austérité ont affaibli le pays et c'est désormais l'Union européenne et le FMI qui sont appelés au chevet du patient portugais. Comme en Grèce. Et comme en Grèce, c'est à l'unisson que les forces politiques soutiennent les mesures qui s'annoncent, depuis les sociaux-démocrates jusqu'à la droite conservatrice. Et comme en Grèce, seuls les communistes se battent contre ce nouveau tour de vis qui appauvrira encore plus le pays et sa population.

Mais, au delà des pays qualifiés honteusement de "maillons faibles" de la zone euro, ce sont aussi les grandes puissances qui continuent de plonger dans les difficultés financières.

Aux Etats-Unis, une dure bataille parlementaire a amené Barack Obama et son gouvernement à annoncer de sévères coupes budgétaires. L'objectif est de réduire de 4 000 milliards de dollars sur douze ans, une dette énorme de 12 000 milliards de dollars. Mais les coupes sont d’évidence réservées à ceux qui ont déjà le plus souffert de la crise. «Aucun secteur ne sera épargné», a prévenu Obama, reconnaissant que tous les programmes sociaux seront touchés. Medicaid et Medicare, qui permettent de fournir une assurance santé minimale aux plus pauvres, sont visés. Les républicains, désormais majoritaires à la Chambre des représentants, en veulent encore davantage : ils exigent que les avantages fiscaux accordés aux plus riches soient pérennisés, voire étendus.

C'est bien là que repose le noeud du problème !

En exigeant de conserver ou, mieux, d'élargir les avantages fiscaux accessibles uniquement aux plus riches, les républicains américains mettent le doigt sur le sens profond des choix politiques et économiques qui sont fait actuellement dans les grands pays capitalistes. Des choix que l'on retrouve aussi en France avec la réforme à venir de l'ISF ou, l'an dernier, avec la suppression de la Taxe Professionnelle, en plein déficit public.

Car les experts du FMI, de la Banque Mondiale ou de l'Union européenne ne sont pas stupides ! Ils savent bien quelles seront les conséquences de leurs choix politiques, ne serait-ce que par leurs bilans en Afrique, depuis trente ans, ou en Europe de l'est après l'effondrement des pays socialistes.

Comme les droites du monde entier défendent les classes aisées, les organismes supranationaux que sont le FMI, la banque Mondiale, l'OMC ou l'Europe sont là pour organiser un monde capitaliste idéal, débarassé des normes sociales, permettant une concurrence totale entre travailleurs du monde afin d'offrir de meilleures rentabilités aux capitaux. Et quand ce grand jeu spéculatif entraine des effondrements financiers, ce sont les états qui servent de caisses de secours pour renflouer, des états qui se tournent ensuite vers leurs peuples pour effacer les ardoises.

Si les grandes entreprises ont désormais renouées avec les bénéfices, si leurs actionnaires voient avec délectation revenir de juteux dividendes, les conséquences de l'effondrement de la sphère spéculative continuent de se faire sentir pour les peuples, au travers d'une activité économique toujours réduite et au travers des dettes publiques qu'on leur demande de renflouer.

Le capitalisme est ainsi fait que seuls ceux qui possèdent de l'argent, du capital, sont soutenus pas le système économique et politique. Pour les autres, à l'heure de la compétition internationale la plus sauvage, c'est le tour de vis permanent, toujours moins de salaire, toujours moins de protection sociale, toujours moins de services publics mais des prix qui flambent, dans les loyers, l'énergie ou l'alimentaire.

Il faut bien engraisser les riches !

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