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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Nouvelles du monde : le retour de l'idéal socialiste ?

Solidaire

D'élections en mouvements populaires, d'Amérique latine en Asie du sud-est, les derniers mois montrent le développement d'une gauche authentiquement socialiste un peu partout dans le monde.

Vénézuela

"Vers le socialisme du 21ème siècle", tel est le slogan d'Hugo Chavez et de son parti le PSUV (Parti Socialiste Unifié du Vénézuela). Le Vénézuela, vous savez, le régime décrié comme dictature par les médias occidentaux et les Etats-Unis mais où le président est élu démocratiquement (et réélu) et où l'opposition fait 45 % des voix et possède l'ensemble des médias privés ! Loin des clichés des médias des grands pays capitalistes, le Vénézuela et son peuple ont reconduit au pouvoir l'alliance entre le PSUV et les communistes du PCV à 48 %. Programmes sociaux, alphabétisation, nationalisation du pétrole et de certains secteurs clés de l'économie sont les principaux acquis de l'ère Chavez. A l'inverse de la casse des secteurs publics dans les grands pays capitalistes, le Vénézuela avec d'autres pays du sud montre l'exemple.

Bolivie

Pour ceux qui auront vu il y a quelques semaines "Rendez-vous en terre Inconnue" avec Gérard Jugnot sur France 2, il ressortait clairement que l'arrivée d'Evo Morales à la tête de ce pays andin a fortement contribué à la reconnaissance des cultures amérindiennes dans ce pays où la grande majorité de la population est justement amérindienne. Dans ce pays aussi, allié du Vénézuela, d'importants programmes sociaux et d'alphabétisation tentent de réduire des inégalités culturelles et sociales héritées de l'ultralibéralisme mis en place sous les dictatures des années 70 et 80.

Là aussi, les nationalisations (modérées) jouent un rôle centrale dans la répartition plus juste des richesses du pays. Au grand dam des groupes pétroliers, gaziers et miniers occidentaux.

Mais au grand bénéfice des travailleurs boliviens pour qui l'âge de la retraite va passer de 65 ans à 58 ans ! ! Tiens ! Tiens !...  ça ne vous rappelle pas un débat actuel ?

Equateur

A la une de l'actualité la semaine dernière, l'Equateur fait partie de ces pays regroupés autour du Vénézuela qui tentent une rupture avec le modèle capitaliste. De quoi gêner la bourgeoisie locale et les intérêts occidentaux. De là à y  voir un lien avec la tentative de coup d'état perpétrée la semaine dernière par une partie de la police, il y a un pas que passent allègrement les partisans équatoriens du président Rafael Correa. Peut-être que sa décision de mettre en réserve naturelle une partie importante de la forêt amazonienne a pesé dans la balance : rendez-vous compte ! Ce secteur recélait des réserves énormes en gaz et hydrocarbures ! Que de profits perdus pour protéger des arbres et des animaux !...

Honduras

A propos de dictature, en voilà une dont nous parlons fréquemment sur ce blog. Une dictature pas très médiatisée, curieusement. Ou justement, pas curieusement. Depuis plus d'un an, le président Manuel Zelaya, issu de la droite hondurienne, a été renversé par une alliance assez logique des secteurs conservateurs du pays : armée, patronat et église catholique. Le peuple hondurien est en résistance depuis. Une résistance massive puisque près 1,3 millions de honduriens ont signé le mois dernier une pétition exigeant un vote populaire contre la dictature. 1,3 millions dans un pays de 7 millions d'habitants, c'est l'équivalent de 11,5 millions de signatures en France !

L'occident, si prompt à voir le mal partout, ne bronche pourtant pas malgré les assassinats politiques, les arrestations arbitraires et les disparitions d'opposants, syndicalistes, leaders indigènes, journalistes,... Il est vrai que le nouveau président autodésigné a bloqué la réforme agraire, l'augmentation du salaire minimum et la fermeture de la base aérienne nord-américaine, projets décidés par le président précédent.

Cuba

En parlant de dictature, en voilà encore une bien étrange.

Le pays isolé par excellence (blocus de 45 ans décidé par les Etats-Unis) dont on annonce régulièrement la fin du régime socialiste, ce pays est toujours là. Entre les morts de Fidel Castro (mort au moins 3 fois si on en croit les annonces occidentales) et les petites phrases des responsables cubains qui font l'autocritique de leur propre pays, il ne se passe pas un mois sans que les journaux n'annoncent l'effondrement du régime dictatorial . Pour ceux qui connaissent l'île, c'est loin d'être le cas. N'en déplaise aux grincheux, même si la situation économique est difficile là-bas, elle est quand même largement meilleure que dans n'importe quel autre pays d'Amérique latine. L'ONU et l'OMS viennent d'ailleurs, après une grande université américaine (Stanford) de délivrer un satisfecit pour l'oeuvre de Cuba dans le domaine de la santé.

Brésil

Sujet là aussi d'actualité, le Brésil tourne la page de Lula au profit d'une ancienne guerrillera, Dilma Roussef.

Le Brésil connait un développement insolent qui permet à une classe moyenne d'apparaître. Pourtant, la misère continue d'exister et les écarts de richesse entre les plus riches et les plus pauvres sont odieusement importants. Les salariés agricoles vivent quasiment en esclavage dans les grandes facendas pendant que des millions de paysans sans terre cherchent à survivre.

Le Brésil est l'exemple du pays à mi chemin entre libéralisme et social-démocratie. La situation est peut-être mieux qu'avant mais, tant qu'on ne touche pas aux fondements inégalitaires du capitalisme, la misère extrême continuera dans ce pays.

Lettonie

La Lettonie est un pays balte. Comme les deux autres pays baltes, la Lettonie s'est tournée de manière débridée vers le capitalisme libéral dès son départ le l'Union soviétique en 1991, cultivant parallèlement un nationalisme et un anticommunisme forcenés. Le PC est d'ailleurs interdit dans ce pays.

Après vingt ans de frénésie capitaliste, le pays est au bord du chaos. L'économie basée sur la construction et la spéculation bancaire s'est effondrée, l'agriculture est en ruine, l'industrie a quasiment disparu. 30 % des lettons sont au chômage, la minorité russophone (28 % des lettons) est marginalisée, les nationalistes lettons qui ont déporté des juifs et collaboré avec le régime nazi sont glorifiés.

Cette année semble néanmoins marquer une prise de conscience du peuple letton. Avec 34 % des voix, Alfred Rubiks est devenu maire de la capitale, Riga. Alfred Rubiks est l'ancien secrétaire du PC letton, du temps de l'URSS, et président du PSL, Parti Socialiste Letton (puisque le PC est interdit !). Samedi 2 octobre, pendant que nous manifestions, les lettons choisissaient leurs députés. L'alliance Harmonie, où le PSL tient un rôle majeur, a connu une poussée historique, passant de 18 à 29 députés (sur 100), devenant de facto la deuxième force politique en Lettonie avec 26 % des voix (39 % sur la "province" de Riga).

Népal

Ce petit pays de l'Himalaya est sur le fil du rasoir. Après le renversement de la monarchie, il y a quelques années, la guerrilla maoïste est entrée en politique. Elle est désormais l'acteur majeur de la politique népalaise et combat toujours pour le passage au socialisme. De grèves massives en manifestations populaires, gageons que les communistes népalais sauront conquérir le pouvoir avant que l'Inde n'intervienne directement pour les en empêcher !

Inde

L'inde, justement. Les castes, les gourous, les bonzes, le curry,... les clichés pour touristes.

L'inde, c'est aussi trois états de la fédération dirigés par les communistes et une guerrilla maoïste qui contrôle d'importants territoires au centre et à l'est du pays. Une guerrilla loin de s'épuiser puisque son influence géographique progresse à la vitesse de la colère des petites gens, expulsés de leur terre ou victimes du capitalisme indien.

Cambodge et Bangladesh

Toujours en Asie, ces deux pays vivent actuellement des conflits sociaux historiques dans le secteur du textile. Les batailles pour des hausses de salaires (au moins le doublement du salaire minimum) touchent des millions de salariés. Dans ces pays, il n'est pas encore question de communisme et de socialisme mais la lutte des classes touche aussi ces pays dont on nous vante habituellement la compétitivité : voyez, petits salariés privilégiés, quel avenir sera celui de vos enfants ! Si on veut que nos riches continuent d'être riches, il faudra bien sacrifier vos avantages sociaux ! Les cambodgiens et les bangladeshi, eux, commencent à en avoir marre. Suivons leur exemple !

Ailleurs encore

Nous aurions pu parler d'autres luttes en cours, d'autres pays où l'histoire avance et les communistes avec eux. Il faudrait aussi parler de la Colombie, cette narcodictature alliée aux Etats-Unis. La liste des pays qui bougent serait longue : Uruguay, Salvador, Russie, Portugal, Moldavie,...

France ?

3 millions de salariés dans les rues samedi. 70 % de la population qui soutient la lutte contre la réforme des retraites. C'est bien mais est-ce assez ?

Pendant que certains syndicats durcissent le ton (dockers de Marseille), beaucoup d'entre nous restent observateurs.

Peut-être serait-il temps de prendre exemple sur nos voisins espagnols, grecs, sud-américains ou asiatiques et prendre nos destinées en main ?

C'est le sens du combat communiste : que chacun puisse décider de son destin au sein d'une société basée sur la satisfaction des besoins humains et non sur les bénéfices de quelques uns.

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