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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Petits fours et café pour l'audition de Eric Woerth

Solidaire

" Vous reprendrez bien une tasse de thé ? Mais bien sûr !"

Je n'étais pas présent lors de l'audition d'Eric Woerth hier, bien entendu, mais la mise en scène autour de cette audition ne résiste pas au décalage de traitements entre protagonistes de cette affaire.

D'un côté, le clan Bettencourt-Woerth, auditionné sur ses terres, prévenu à l'avance et à des heures "de bureau".

De l'autre côté, ceux par qui le scandale a été dévoilé, la fille Bettencourt (Françoise Bettencourt-Meyers) et l'ex-comptable de la famille (Claire Thibout), sont entendues dans des conditions dignes de délinquants.

Curieusement, dans cette affaire, on va finir par croire que l'enquête porte sur la fille Bettencourt et l'ancienne comptable de la famille !

Des accusés traités avec un grand respect

Hier, la brigade financière est venue entendre le ministre Eric Woerth dans son ministère à partir de 9 h du matin. Un rendez-vous pris vu que le ministre avait annulé son déplacement en Eure-et-Loir. Même si cette rencontre a duré jusqu'à 16 h 45, gageons que le repas du midi n'a pas sauté et que tout ce petit monde a pu manger, au frais du contribuable, au ministère. Vous reprendrez bien du café, monsieur l'inspecteur ?

Pour Liliane Bettencourt, même traitement. Les enquêteurs ont attendu le retour de vacances de la rentière pour aller l'entendre à son domicile de Neuilly, lundi 27 juillet entre 11 h et 13 h 15. Une entrevue qui se serait "passée très courtoisement" selon son avocat, maître Kiejman. 

C'est qu'avec le ministre et la milliardaire, on est entre gens bien.

Perquisitions et véhicules de police pour les accusateurs

Autre ambiance quand il s'agit de la fille de Liliane Bettencourt et de l'ancienne comptable.

Cette dernière, Claire Thibout, a même droit le 7 juillet à la venue de policiers dans le Gard, où elle se repose, qui la ramènent à Paris à la demande du procureur Philippe Courroye pour être entendue par les enquêteurs de la Brigade de Repression de la Délinquance à la Personne (!). Pas le temps d'attendre son retour de week-end ! Lui a t-on passé les menottes ?

Quand à Françoise Bettencourt-Meyers, son appartement est perquisitionné (en son absence) mercredi dernier à 6 h 30 du matin ! Plus tôt, la loi l'interdit.

Mieux vaut être riche et puissant...

Car dans cette histoire, il faut quand même se rappeler que de graves soupçons reposent sur Liliane Bettencourt et son entourage. Des soupçons étayés par la découverte de deux comptes en banque en Suisse abritant 78 millions d'euros d'argent ayant "échappé" au Fisc. Sans parler de cette île tropicale (Arros), propriété non déclarée au fisc de Mme Bettencourt.

Quand à Eric Woerth, ce sont des soupçons autour du financement occulte (donc illégal) de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy dont il s'agit, pas du vol d'un cyclomoteur ! A cela s'ajoute, les soupçons tournant autour de sa femme, sur son embauche et ses connaissances des fraudes fiscales des Bettencourt.

Quoique. Après tout, il vaut mieux tremper dans cette hiitoire du côté de Woerth qu'être soupçonné du vol d'un cyclomoteur.

Les mauvaises langues attribuent cette différence de traitement et l'absence d'un juge pour certaine aspects sensibles du dossier aux implications politico-économiques que la vérité pourrait avoir si la vérité sortait. L'UMP, Sarkozy, la haute bourgeoisie française... se rendre compte que tout se petit monde se fréquente et se nourrit l'un l'autre sur le dos des français, en pleine crise, ça craindrait !

Il faut dire que laisser ce dossier à un procureur, Philippe Courroye, qui n'est pas un juge indépendant et, en plus, qui se trouve être un proche de Nicolas Sarkozy, cela donne un peu l'impression que l'on amuse la galerie avec une parodie d'enquête.

Mais tout cela, ce sont les mauvaises langues qui le disent. Des torchons fascistes si on ne croit certains responsables UMP. Des gens qui utiliseraient des méthodes dégueulasses dignes des années 30, parait-il.

Moi qui suit communiste, je ne peux qu'être contre de telles méthodes.

A propos de méthodes des années 30, en dehors de la mise en accusation de 400 000 gens du voyage hier, voici une vidéo qui montre comment se comporte notre brave police quand il faut éliminer un camp qui regroupe sur le trottoir de La Courneuve des familles expulsées d'un immeuble. Si quelqu'un leur reproche quoi que ce soit, un jour, nous aurons droit au traditionnel : "j'avais des ordres !" . Le jour où on leur donnera l'ordre de tirer sur la foule, le feront-ils ?

En tout cas, on n'est pas prêt de voir ça à la Bourse ou à Neuilly !

Mieux vaut être riche et puissant que pauvre et sans le sou.

 

 

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