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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Pollution de l'air, pollution des eaux : que faire ?

Solidaire

Malgré le caractère rural de notre territoire, nous n'échappons pas au pic de pollution aux particules fines qui empoisonne le nord de la France depuis plus d'une semaine.

En 1986, le nuage de Tchernobyl avait eu l'obligeance de s'arrêter pile-poil à la frontière allemande, ce qui a permis au gouvernement de l'époque d'éviter un débat sur le nucléaire et, surtout, cela lui a permis de ne pas avoir à prendre (trouver ?) des mesures pour protéger les populations.

Quoiqu'en disent Trump et quelques gros lobbies industriels, surtout dans le pétrole et le charbon, notre planète court à la catastrophe et nous avec si rien n'est fait pour enrayer la machine infernale du réchauffement climatique et des émissions de polluants, dans les airs et dans les eaux.

Comme d'habitude, les intérêts financiers de quelques uns, l'égoïsme des riches et la lâcheté des politiques se retrouvent.

Même si le réchauffement climatique ou la pollution des airs et des aliments sont désormais des faits avérés et des préoccupations majeures des citoyens et des consommateurs, nos "décideurs" tardent à attaquer le coeur du problème, celui du modèle de développement économique de nos sociétés.

Alors, on s'attaque aux automobilistes, aux familles qui possèdent des cheminées, aux agriculteurs. On les accuse. On met en place des mesures d'affichage et on fait payer les têtes qui dépassent.

S'attaquer aux automobilistes plutôt qu'aux questions de l'emploi et des transports

Ainsi, la vignette Crit'air ou la circulation alternée sont une aubaine financière pour les collectivités plus qu'une véritable solution au problème de la pollution automobile et à celui des bouchons récurrents dans les grandes agglomérations.

Les plus riches prendront des voitures mieux classées. Certains en auront deux, une avec plaque paire, une avec plaque impaire, histoire d'éviter les inconvénients de la législation.

Les classes moyennes et les plus modestes supporteront la gêne ou devront se saigner pour acheter une nouvelle voiture.

Comme si se déplacer en automobile était un choix volontaire plutôt qu'une obligation pour des millions de Français ! ? Qui peut croire que certains aiment se lever aux aurores, ne pas voir leur famille, pour perdre des heures en voiture, dans des bouchons quotidiens ?...

Rien n'est fait, finalement, pour renforcer le réseau de transport en commun (maillage et fréquence !), en réduire le coût ! Combien d'entre nous ont vécu la galère d'un déplacement en transport en commun, pour aller travailler, voir des amis, prendre un avion, rejoindre une grande gare parisienne, passer un examen ?...

Rien n'est fait non plus pour trouver une solution à l'éloignement toujours plus important des salariés par rapport à leur lieu de travail ! L'embourgeoisement de Paris et de sa petite couronne a repoussé en moyenne et grande banlieue des dizaines de milliers de salariés qui font la navette, quotidiennement, pour rejoindre leurs lieux de travail, bureaux ou magasins.

Et c'est valable dans toutes les agglomérations françaises et européennes ! Rouen compris !

Tenter de diminuer la circulation automobile par la répression et l'impôt, c'est regarder le problème par le petit bout de la lorgnette ! C'est s'attaquer aux victimes plutôt qu'aux causes ! 

S'attaquer aux agriculteurs plutôt qu'au modèle de développement agricole

Le monde agricole vit la même chose depuis des années.

La pollution des eaux et des airs par les épandages d'engrais et de produits de traitement, la stérilisation des sols et la perte de biodiversité de nos campagnes, sont mis sur le dos d'agriculteurs, désormais considérés comme des pollueurs, suspectés d'empoisonner la population en toute connaissance de cause.

C'est mépriser l'un des plus beaux métiers du monde, celui qui consiste à nourrir les autres !

C'est surtout, encore une fois, accuser le dernier maillon d'une chaîne, celui qui hérite d'une situation et d'un contexte qui l'ont entraîné dans un mode de production où on lui fait croire qu'il est maître chez lui, un "entrepreneur" ! Mais beaucoup, avec les crises successives que connait le monde agricole, se rendent compte qu'ils sont prisonniers d'un modèle économique et technique hérité des années 50 qui bénéficie seulement aux gros maillons que sont l'industrie et la distribution.

Formés à la spécialisation intensive avec l'aide d'engrais chimiques et de pesticides, poussés à rentabiliser au maximum leurs exploitations par leurs fournisseurs, leurs acheteurs, leur syndicalisme majoritaire, entraînés dans une course à l'agrandissement sans fin, des générations d'agriculteurs ont fini par devenir des producteurs de "matières premières" et ont oublié le sens même de leur métier : celui de produire de la nourriture de qualité, saine, en préservant la nature pour les générations futures.

A eux aussi, il faut fournir une alternative crédible qui leur permette de retrouver la fierté de leur métier et un revenu décent. Cela passera par une remise en cause de l'organisation de la production et des circuits de distribution, surtout de la main mise des industriels et des grandes surfaces sur les prix et les conditions de production !

Réfléchir le monde de demain, remettre en cause un modèle économique qui pousse à l'intensification, à la spéculation et à mépriser l'être humain et son environnement, c'est ce qui caractérise la société financiarisée actuelle, appelons-le par son nom, le capitalisme.

On peut souhaiter remplacer ce modèle économique par un autre, comme le veulent les communistes.

On peut aussi commencer par remettre en cause les dogmes libéraux et économiques qui mènent aux catastrophes environnementales et économiques actuelles, en prônant une transition énergétique, agricole et économique où les facteurs sociaux et environnementaux pèseraient au moins aussi lourds que le sacro-saint bénéfice.

Cette transition écologique est un moyen de répondre aux difficultés que traverse notre société. C'est un point du programme du Front de gauche et du candidat que nous soutenons aux Présidentielles, Jean-Luc Mélenchon

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