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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Bruno Le Maire, rédacteur zélé du programme ultra libéral de Sarkozy

Solidaire

Ce mercredi 7 septembre, une interview de Bruno Le Maire dans "Paris-Normandie" lève le voile sur les choix politiques ultra-libéraux du ministre de Sarkozy. Pour les français et les eurois, ce sera encore plus d'austérité.

Ancien député de notre circonscription, Bruno Le Maire cumulait déjà les postes de conseiller municipal d'Evreux, de conseiller régional de Haute-Normandie et de ministre de l'agriculture de François Fillon avant de récupérer la responsabilité de la rédaction du programme présidentiel de Nicolas Sarkozy.

En dehors du fait que cette nouvelle tâche démontre la fidélité de Bruno Le Maire à Sarkozy et à ses actes, on se demande comment il peut gérer toutes les responsabilités qu'il a pris en charge ? Il est vrai que la mairie d'Evreux ne l'occupe pas trop : on ne le voit pas en conseil municipal et seulement de manière très exceptionnelle en ville. Et, dans le domaine de l'agriculture, son rôle consiste essentiellement à calmer les agriculteurs en laissant Bruxelles et l'Europe démanteler notre agriculture pour le bénéfice des industriels et de la distribution. Un emploi bien payé mais peu prenant, finalement.

C'est donc aux Présidentielles 2012 et à son mentor Nicolas Sarkozy que Bruno Le Maire consacre l'essentiel de son énergie en ce moment. L'article de "Paris-Normandie" nous dévoile le fond de sa pensée, dans le moule de l'idéologie libérale économiquement et rétrograde socialement de la droite sarkozyenne.

Bien que seule une minorité de français fasse encore confiance en Nicolas Sarkozy sur le plan économique, notre conseiller municipal - conseiller régional - ministre voit encore le Président (des riches) comme seul "capable de faire face à la crise économique sans précédent que nous connaissons". Méthode Coué au regard du bilan désastreux de ces dernières années.

Pour lui, sauver notre économie, ce serait avoir "le courage de réduire les dépenses publiques" par le bais donc de "réductions de dépenses". Chacun sait pourtant qu'une entreprise qui n'investit pas, dans la recherche, dans le matériel ou dans le personnel, est une entreprise qui périclite. La droite qui aime toujours comparer un pays à une entreprise devrait le savoir ? De plus, l'exemple grec, après des décennies d'austérité appliquée aux pays du Tiers-Monde par le FMI, démontre le danger que représente ces politiques de réduction à tout prix des dépenses publiques et de privatisations. Chute de la croissance, explosion du chômage et de la misère et, finalement, déficit qui se creuse encore plus sont les conséquences connues de ces programmes de rigueur ou d'austérité. Bruno Le Maire envisage finalement de vieilles recettes libérales qui n'entraineront que de néfastes conséquences pour notre pays et notre peuple.

Pris d'un élan patriotique, il justifie cette nécessaire austérité en parlant de "l'indépendance de la France". Il fait là aussi référence à la Grèce et à d'autres "pays européens" : "on leur dicte leur politique économique, on leur dicte leur politique sociale".

Bruno Le Maire peut-il nous dire où est l'indépendance de la France quand ce sont des agences de notation privées et à la solde des marchés financiers qui décident de la solvabilité de notre pays, quand la France applique avec zèle et soumission des directives européennes qui s'opposent à la volonté populaire et aux intérêts de la Nation ? Où est également la souveraineté de la France quand notre pays n'a plus de contrôle sur sa monnaie, donc sur sa politique économique ? L'indépendance de la France apparait ici comme un simple slogan pour faire croire à la nécessité d'un plan de super austérité dont on sait qu'il ne pénalisera que les travailleurs !

Pour tromper son monde, Bruno Le Maire parle de sa convction de la nécessité d'un "état fort". Un discours gaulliste dans la bouche d'un exécutant zélé de la casse du service public issu de la Libération : voilà qui est balaise !

L'exemple de l'Education nationale, dans les propos de BLM, est quasiment du domaine de la prestidigitation. Notre multi-carte de l'UMP souhaite demander aux enseignants d'être "davantage devant les élèves" : c'est sûr qu'en supprimant entre 15 et 16 000 postes d'enseignants chaque année, la droite commence sérieusement à faire des trous dans le maillage scolaire français ! Demander aux profs de compenser en faisant des heures sup', voilà qui est nouveau ! Pas sûr que ce soit réaliste ni profitable pour les enfants !

Bref ! Le moins normand des élus eurois tente de montrer un visage jacobin et social tout en oeuvrant à la mise en place d'une société libérale et inégalitaire. Même cet éminent membre du gouvernement et proche de Sarkozy a du mal à assumer la ligne politique de son mentor de Président et son bilan politique et économique ! C'est pour dire !

Bruno Le Maire n'est finalement qu'un des nombreux rouages de la machine ultralibérale, un serviteur discipliné des marchés financiers qui cherche à profiter auprès de l'électorat réactionnaire de sa proximité avec Nicolas Sarkozy tout en prenant ses distances avec lui pour garder une image modérée, voire sociale, auprès d'une population effarée par le champ de ruines laissé par quatre ans de sarkozysme et deux ans de crise capitaliste.

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