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Andrée OGER, conseillère départementale communiste de l'Eure Andrée OGER est maire honoraire de Croth, conseillère départementale de Saint André de l'Eure et chevalier de la Légion d'Honneur.

Bilan calamiteux et démagogie libérale pour le ministre-candidat Le Maire

Solidaire
Bruno Le Maire n'a pas honte. En bon démagogue libéral, il sort de son chapeau des solutions bien vagues pour résoudre des dégâts sociaux bien concrets dont il est co-responsable.

De meeting en meeting, Bruno Le Maire réunit le patronat local et l'arrière-ban de la droite pour donner une dynamique à une campagne plombée par l'échec économique et social du gouvernement auquel il appartient.

L'autre soir à Dieppe, le ministre de Sarkozy s'est essayé au douloureux thème de l'économie.

Dans un meeting UMP, donc sans contradicteur, il a pu à loisir débiter des propositions floues autour de projets économiques qui devraient, selon lui, tirer la Région.
Pour lui, "il faudra faire des choix dans un, deux, trois secteurs majeurs pour que la Normandie soit forte." Il cite le nucléaire et le site de l'EPR de Penly (Merci le service public de l'électricité !). Cela fait un secteur. Quels sont les deux autres ? L'automobile ? La Pharmacie et la cosmétique ? Le verre ? L'agroalimentaire ?...

Ce ne doit pas être l'automobile quant on voit la manière avec laquelle le gouvernement a géré les 5 milliards d'euros donnés aux groupes Renault et PSA sans contrepartie l'an dernier. Les 1 500 emplois régionaux perdus depuis chez Renault ou les salariés de chez Bosch, à Alizay, en paient les conséquences !

Ce ne doit pas être le secteur verrier si l'on regarde les 1 800 licenciements secs et les 800 intérimaires qui ont perdu leur travail cette année dans la Vallée de la Bresle en Seine-Maritime. On n'a d'ailleurs pas vu Le Maire et l'UMP à la manifestation contre ces licenciements, mi-septembre à Eu ?

Ce ne doit pas être non plus  la pharmacie et la cosmétique. Les salariés de Glaxo à Evreux, auxquels on annonce de nouveaux licenciements, pourraient en parler. D'ailleurs, ce n'est pas Bruno Le Maire qui avait sorti son téléphone pour appeler le PDG anglais en début d'année et qui se vantait de pouvoir intervenir sur ce dossier ? Où en est-il ? Et Glaxo n'est-il pas bénéficiaire d'un contrat avec l'Etat sur la Grippe A ?

Ce ne doit pas être non plus l'agroalimentaire. La gestion du dossier de la crise laitière, qui remonte à la surface aujourd'hui, est le résultat des orientations politiques libérales de ce gouvernement et de Bruxelles : "Laissons faire les marchés et taxons les salariés pour payer les dégâts ! " On pourrait parler aussi des difficultés des normands pour s'alimenter, en cette période d'ouverture des Restos du Coeur.

Non, décidément, je ne vois pas quels sont ces secteurs économiques que souhaite valoriser Le Maire !?

Tout juste s'est-il excusé d'être en retard par un piteux et démagogique "Quand nous aurons de meilleurs routes et de meilleurs transports en commun dans cette Région, j'arriverai à l'heure". Au delà du fait que c'est toujours un peu facile de reporter sur d'autres son retard, cette phrase augure peut-être d'une réorientation de la politique gouvernementale en terme de transports ? J'en doute.

Car, dans le secteur des transports, Bruno Le Maire oublie certainement que son gouvernement est à l'origine de la privatisation des autoroutes, de l'abandon des routes nationales à la charge des départements et d'une politique d'abandon du frêt ferroviaire au profit du routier, par le biais des choix de l'Etat au sein de la SNCF. L'arrivée prochaine de super camions de 25 mètres de long sur nos routes est certainement un progrès aux yeux de notre ministre ?

Démagogue ! Démagogue !

Bruno Le Maire devrait éviter de parler d'emploi dans une Région où la politique que mène son gouvernement et sa majorité provoque tant de dégâts.
Il devrait éviter de parler aussi santé, compte-tenu des choix stratégiques qu'il soutient au côté de Bachelot sur l'Hôpital, les blocs opératoires, les déremboursements de médicaments ou la Sécu.
Il devrait éviter de parler agriculture au regard des crises profondes que traverse le monde paysan français.
ll devrait éviter de parler fiscalité si on regarde le bilan de la droite dans ce domaine avec le bouclier fiscal, les centaines de milliards d'euros donnés aux banques et aux grandes entreprises, la suppression annoncée de la taxe Professionnelle en faveur des entreprises, etc...
Il devrait éviter de parler démocratie locale, et démocratie tout court, tant son gouvernement prépare de dégâts dans ce domaine avec la réforme territoriale, avec la suppression du juge d'instruction, avec Hadopi 2, avec la répression des mouvements syndicaux, lycéens ou de soutien aux sans-papiers,...

Finalement, il n'y a pas que dans le secteur économique que Bruno Le Maire devrait faire profil bas.
A moins d'assumer les choix politiques libéraux qu'il prend. Mais le courage politique n'est plus une caractéristique des élus de droite depuis bien longtemps !

Dommage ! Si les politiciens de droite assumaient leurs choix libéraux, les débats politiques y gagneraient en clarté et les électeurs pourraient enfin faire leur choix en toute connaissance de cause.
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